Les concerts de l’été
En août, au paroxysme de la période de reproduction, des
milliers de criquets chantent à tue-tête sur les sols asséchés et dans les pelouses alpines frémissantes sous leur nombre. Ils bondissent dans un milieu où leur mimétisme les aide à se protéger des prédateurs qui raffolent de cette nourriture protéinée. On les distingue aisément des sauterelles grâce à leurs antennes plus épaisses et nettement plus courtes.
Seuls les mâles stridulent. Les crissements proviennent du frottement de la face interne du fémur de leurs pattes postérieures contre les élytres, ailes antérieures dures et cornées. Parmi les nombreuses espèces, le Criquet à Echelle, brun olivâtre, est le plus bruyant. Ses tibias postérieurs rouges et les nervures transversales de ses élytres disposées comme des échelons sont remarquables.
Plus discret, le criquet vert fluo des genévriers émet de faibles stridulations, enchaînant craquements et frottements brefs. Friands de végétaux, nos choristes constituent un maillon important des chaînes alimentaires. Les crapauds n’en feront qu’une bouchée avant d’être eux-mêmes avalés par l’une ou l’autre vipère aspic ou mélanotique, vêtue de sombre pour mieux emmagasiner la chaleur, en altitude. Dès septembre, les concerts s’espacent faute de chanteurs, engourdis par un froid mortel. Enrobés de mucus, leurs œufs passent l’hiver sous terre avant d’éclore, au printemps, en donnant naissance à une nouvelle génération de musiciens.
Daisy Demor
Criquet à Echelle
criquet des genévriers
Photos copyright Roland Clerc
Des photos magnifiques et un beau texte, je suis ravi :)
RépondreSupprimerBien vu, le texte!
RépondreSupprimerLes photos sont très belles et le dernier me donne l'identification de mon criquet fluo pris en Espagne!
Suis donc ravie aussi! ;-)
Bravo!