Premières sorties chez les marmottes - Photos Roland Clerc - Texte Daisy Demoor

Les herbes s’écartent, les fleurs tressaillent, des formes apparaissent et disparaissent entre les rochers. Nés fin mai début juin, les marmottons restent bien au chaud dans le terrier familial avant de se lancer à la découverte de leur domaine. Durant 4 semaines, les bébés prennent des forces. Plus impatients et plus déterminés que le reste de la fratrie, certains se sont accaparé les meilleures tétines. Car même si on est curieux, on ne se hasarde pas dans la nature quand on ne mesure que 3 cm et qu’on ne pèse que 30 gr. On ne fait pas le poids face aux dangers !  En juillet, débordants de vitalité, ils quittent l’ombre des galeries pour se laisser éblouir par la lumière et multiplier les expériences.  Un museau pointe hors du trou, un second, un troisième… la famille se retrouve bientôt au complet pour goûter aux joies extérieures. Dès le matin, ces drôles de petits rats s’abreuvent aux gouttes de rosée avant de procéder à une séance de gymnastique rythmée. Il faut se muscler, acquérir plus d’agilité pour sauter de pierre en pierre, s’étirer, enchaîner les exercices d’assouplissement, bâiller, attraper le premier papillon qui passe. Oups ! Raté ! Ce marmotton, encore un peu maladroit, est tombé dans un trou !  Chaque individu a déjà ses propres traits de caractère. Ils  influenceront directement sa croissance. Alors que quelques-uns préfèrent les câlins de leur mère, la bande des gais lurons s’offre une panoplie de mimiques : on se frotte le nez l’un contre l’autre, on déguste des trèfles, on engage un round avec un concurrent rien pour s’amuser. En voici un précoce que le travail ne rebute pas ! Il transporte des matériaux dans sa gueule pendant que les plus intrépides partent à l’aventure et que les plus faibles tentent simplement de se maintenir sur leurs pattes. Soudain, un sifflement bref ! Rapace en vue ! Plus une queue à l’horizon !