Le petit pic épeiche va t'il sortir de son nid - Photos Roland Clerc - Texte Daisy Demoor

C’est moi, l’oiseau qui tombe à pic !

  
Alliée à une voracité sans limite, ma curiosité m’a incité à mettre le nez à la fenêtre de ma loge.

Ne suis-je pas ravissant avec ma jolie casquette rouge ?
          

Une forêt de mélèzes, des papillons, des araignées, des insectes et des chenilles à profusion…. Je vais me régaler !  Pour goûter à ces délices,  je dois d’abord prendre mon envol et je ne suis pas encore tout à fait prêt pour la grande aventure. Mon père m’y encourage en réduisant mes rations alimentaires. Il y a peu, je n’étais qu’un poussin affamé, aveugle et nu, un bourrelet jaunâtre aux commissures du bec.  Pendant 10 jours, mes parents se sont relayés pour me réchauffer, au fond de mon trou et satisfaire mon appétit glouton à des cadences soutenues. Chaque becquée contenait au moins 4 proies, jusqu’à 10 parfois. J’en voulais toujours plus, criais, piaillais, assis sur mes talons dans la pénombre de mon gîte. Quand les plumes de ma queue ont enfin poussé, quelle joie ! J’ai pu m’appuyer aux parois, me hisser jusqu’à l’orifice pour recevoir plus vite les rations qui m’ont permis de devenir un petit pic épeiche aux couleurs fascinantes, au bec déjà très affiné pour trouer, soulever, creuser les écorces.

Après le grand saut, je vagabonderai dans la nature, non loin de mon arbre,  en compagnie de mes géniteurs. Ils me nourriront encore quelques temps dans le cocon protecteur des branches et me guideront dans mon apprentissage jusqu’au moment où je pourrai subvenir seul à mes propres besoins et que je pourrai tambouriner plus fort qu’eux !

Allez le bébé pic épeiche, un peu de courage.

Viens nous rejoindre.

Tu parles, tu parles, mais on t'attend.

Allez, je vais te présenter mes frères et soeurs marmottes